THIS IS NOT FINE DINING
RESTAURANT RIFF
Valencia
Ces tableaux, en vente, font partie de l’exposition dédiée au restaurant RIFF à Valencia.
Toutes les oeuvres resteront sur le lieu d’exposition jusqu’au 30 juin 2025.Tout achat implique la collecte des oeuvres à partir de cette date,
ce qui permet d’effectuer le paiement en plusieurs fois si nécessaire.
Me contacter pour plus d’information.
ICI
sinse.gallery@pm.me
VENDU
1.3m x 1.4m
Les pas les plus délicats furent déterminants,
comment trouver la truffe sans soulever trop de terre ?
L’odeur m’enivrait, son jeu de cartes sentait le citron frais.
PRIX 2820€
1.6m x 1.5m
“Le trait marque un instant, le temps cache sa trace; j’ai passé la semaine sous la pluie, des spasmes m’ont réveillé.”
“Soif de sel” est une toile fine qui assume la transparence de son châssis, racontant l’histoire de la tache qu’elle fut, une histoire qui rappelle ces traces de guerre qui, bien qu’elles aient été effacées du mur, persistent dans la mémoire du témoin.
Un désir, une larme source d’un souvenir.
“Incertitude exacte”
PRIX 3930€
2m x 1.4m
Quand je l’ai vue naître, ses pleurs m’ont ému, un cou d’oie et une peau d’osier ; quand elle s’est levée sur ses pattes, le sol s’est effondré, et ce qui semblait stable s’est fané, son pas a tracé notre peau et de là est née l’incertitude.
“Chute avec grâce”
PRIX Individuel 1830€ ·
VENDU 1/2
1.1m x 0.9m
Je sentais mon corps tomber en arrière, la tête la première.
Allongé, je sentais mon corps être aspiré par un ouragan, et je cherchais désespérément l’œil.
La tâche d’ordonner le chaos fut ardue, mais après tout, ma vie en dépendait.
“Un conte incomplet”
VENDU
1.2m x 1m
Sans m’en rendre compte, j’observais que j’étais arrivé, un espace blanc illustrait son silence.
Chacun de mes pas tachait toute cette propreté, le plaisir qui
naissait de chacun de mes pas était incommensurable, et pour une fois, j’ai senti que j’étais arrivé avant le renard, j’ai été le premier à faire pipi sur la neige.
“Lieu de rencontre”
PRIX 2730€
1m x 1m
La lumière du soleil rampait sur le sol, réchauffant l’égout humide où gisait son corps effondré, il n’essayait plus de reprendre son souffle.
Son médecin avait abandonné ses multiples tentatives et, malgré tout, de cette position, un espoir vain qu’au-delà des ténèbres se cachait une lumière réconfortante le faisait sourire.
CECI N'EST PAS DE LA GRANDE CUISINE
Les années ont passé, à partager de grandes discussions sur l’art et ses engagements dans ses différentes cultures et moyens d’expression, père et fils, débattant avec passion et fougue de questions existentielles comme si nos vies en dépendaient. Petit, j’ai eu la chance d’être considéré comme un égal à table, échappant aux frites à répétition et partageant souvent le menu "des grands", bien que j’aie aussi utilisé la salle à manger comme un champ de bataille, un lieu pour affronter celui qui me nourrissait, refusant de manger et me blessant avec mes propres armes. J’ai vite compris que le **j’aime** ou **je n’aime pas** n’est pas aussi directement lié que je le croyais au **bon** ou au **mauvais**, mais que mes goûts naissent de la relation humaine qui l’entoure. Avec le temps, j’ai observé que beaucoup plus se cachait ici, que ces relations sont pleines de jeux de pouvoir et que sur le champ de bataille, où tant de sang a été versé, mes goûts se sont structurés, basés sur mes victoires et mes défaites. L’esthétique, et les goûts qui me gouvernent, sont donc la conclusion de toutes ces relations, consolidées dans ma mémoire.
« Ceci n'est pas de la grande cuisine » est une exposition qui naît du besoin de remettre en question un cliché. Il y a de nombreuses histoires dans le monde de la gastronomie qui méritent d’être racontées, mais il me semble nécessaire de souligner que l’histoire de la cuisine, comme celle de l’art, a toujours été instrumentalisée par la culture dominante, instaurée par ceux qui détenaient le pouvoir. Les différentes esthétiques ou courants sont la conclusion, entre autres choses, des relations sociales de l’époque et de leurs maniérismes, car « le roi aime ça et par conséquent toute la cour aussi ».
Il était important pour moi de comprendre que cette instrumentalisation est la conséquence des mêmes jeux de pouvoir qui se déroulaient à ma table, mais entre adultes dans des lieux de haut standing. Je n’essaie pas de le juger ici, je ne fais que souligner le fait que le développement de la peinture, comme celui de la danse, de la musique, ou de la cuisine, a été calibré à la hauteur des attentes des clients, et non des artistes. Par conséquent, rares sont les arts, ou les artistes, qui se sont libérés de la nécessité d’être validés, d’assumer le rôle subversif de partager leur folie la plus intime, avec toutes les saveurs que cela implique. Pour des raisons purement économiques, les artistes ont l’habitude de rester fidèles à l’exigence de l’œil d’autrui, corsetées dans des structures désuètes. Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, l’« art » servait uniquement à reproduire les images idéalisées de la haute société, en mettant en scène ses récits et en créant une distinction très précise entre la culture ou le folklore du peuple, avec ses chants, ses rondes et ses recettes de grand-mère fascinants, et la musique, les danses et autres ornements de la « haute société ». Une manière de sublimer et de différencier le pouvoir de la plèbe, et en passant de montrer la valeur de sa propre culture comme signature identitaire.
Quel rapport avec le « fine dining » ?
« Ceci n'est pas de la grande cuisine » propose une critique du maniérisme forcé qui n’a rien à voir avec la nourriture, la qualité ou la sincérité du geste. C’est une provocation ouverte qui cherche à différencier très clairement le fond de la forme. Le « fine dining » est l’ostentation de la forme, du contenant et non du contenu. Cela n’a rien à voir avec la créativité libre et débridée de tant d’artistes fascinés par leurs propres découvertes qui trouvent leurs limites et gribouillent avec elles. La recherche que je partage avec mon père, Bernd, est la sincérité du geste spontané ; la proposition d’expériences réellement innovantes ; c’est construire des contextes fertiles pour la créativité, exempts de tout le bruit qui empêche de prêter attention à l’expérience de l’artiste.
Différencions entre bien manger et le show.
Beaucoup de restaurants, beaucoup d’artistes consacrent une grande partie de leur énergie à construire le contenant, la forme, le concept, l’idée, et oublient de le remplir d’expériences, d’aventures, de passion, d’obsessions, de folies. Je comprends la difficulté de perdre le contrôle, de se sentir fragile, de se montrer vulnérable, d’avoir peur, de tomber, mais c’est seulement là que se trouvent les trésors que nous cherchons si désespérément, les pépites qui font de l’art un chemin « réel ».
Nous savons tous que les grands chefs français servaient historiquement la noble**sse**, et que lorsque les têtes sont tombées, ils se sont retrouvés sans travail et ont dû se réinventer, remplissant les villes de cuisines de haut niveau au service de ce qui serait alors leurs nouveaux clients, la bourgeoisie.
Il ne faut pas oublier que le guide Michelin a été littéralement inventé pour « faire chauffer les pneus », une manière de consommer le caoutchouc de la célèbre marque de pneus. C’est de cette manière très originale qu’on a encouragé à voyager tous ces Parisiens qui, étant de grands gourmets et gourmands, souffraient du centralisme typique des grandes villes, doutant que quoi que ce soit de valeur existe au-delà des limites de leur cité.
PODCAST DE “EL PUTO CRACK CLUB” : #66 Bastian Sinsé, Crée ta propre vérité.
ÉCOUTER LE PODCAST ICI
EN HAUT